18 juin 2012
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Je me penche actuellement sur les enfants de ces couples APIES / Pervers. De par l’observation qualitative que j’ai pu mettre en place, nous remarquons des tendances lourdes chez ces enfants qui
peuvent être APIES ou pas. La première remarque que je relève est le manque de cadre et ceci pour au moins deux raisons :
- Le pervers a tendance à dénigrer l’autorité de son conjoint et à lui enlever petit à petit toute autorité, tout cadre stable vis-à-vis de son ou ses enfants. Il (ou elle) donne des contre
ordres, dénigre son conjoint vis-à-vis des enfants, ce qui empêche ou rend très difficile pour l’autre parent d’imposer un cadre cohérent. L’autre va saboter l’autorité de l’autre parent et ne
pourra plus se faire respecter, quitte à ce que ces contre ordres soient au détriment de l’enfant.
- Le pervers dénigrera également l’autorité des institutions qui gravitent autour de l’enfant. Il voudra une nouvelle fois imposer son cadre en association sportive, à l’école… L’enfant ne va pas
comprendre, il va être « azimuté » et choisira à l’usure le camp de son parent pervers, d’autant plus s’il est APIE.
- Le pervers a tendance à vouloir systématiquement imposer son propre cadre à l’extérieur. Il sera souvent dans la toute-puissance vis-à-vis de son enfant, mais également de son environnement
éducatif. Il arrivera en retard à un rendez-vous, il donnera des consignes opposées à l’école à son enfant, il dénigrera le professeur. Il tentera d’imposer sa loi, ses règles à son entourage,
quitte à aller à l’encontre des intérêts de son enfant. Il choisira les relations de son enfant. Il forcera pour avoir un rendez-vous. Il imposera un courrier alors que c’est interdit. Il
glissera une autorisation de téléphone portable à l’école alors que le règlement intérieur de l’établissement le refuse, il interviendra auprès de l’entraîneur de sport… L’enfant perd des repères
pour ne garder que le repère de son parents pervers, seul à même de l’éduquer et de respecter ses intérêts, seul maître à bord et décideur pour l’enfant.
Comment l’enfant peut-il se construire dans ses conditions ? Comment peut-il sortir de cette position d’objet du parent pervers ? Il veut respecter les règles, mais il a un exemple
contraire par l’intermédiaire d’un de ses parents. Il est soutenu alors qu’il devrait être contenu, un de ses parents n’a plus d’autorité.
Comment sortir de cette nasse et permettre à l’enfant de grandir sans développer des symptômes de toute puissance, des angoisses par trop d’instabilité, la peur de ne plus être aimé par son
parent pervers qui joue sans cesse sur ce levier du chantage affectif sournois et presqu’invisible ?
Je vois ici au moins deux solutions ou deux sorties possibles de ce cercle infernal :
- La chance d’avoir à proximité une personne tuteur de résilience, un oncle, une tante, un professeur, éducateur, entraîneur, quelqu’un qui s’inscrive dans la durée auprès de l’enfant, un grand
parent qui l’aime pour qui il est et non pour ce qu’il fait et représente, un grand parent avec qui il est aimé gratuitement, sans conditions, un grand parent qui cadre de manière stable et
continue, un grand parent « normal » et sur qui l’enfant pourra se construire.
- Un travail sur soi. Encore plus dans ces conditions, un APIE pris dans la nasse du pervers, que ce soit par son conjoint ou un de ses parents, il ne peut pas faire l’économie d’un travail
d’exploration de soi en privilégiant soit une psychothérapie « classique », une arthérapie, un travail privilégiant le corps… tout moyen qui lui permettra de gagner confiance en lui, de
mieux identifier ses émotions et comprendre les relations qui l’entourent.
- Un autre moyen utilisé est la fuite consciente, la rupture totale avec son parent pervers si celui-ci n’a pas encore réussi à isoler l’enfant de l’autre parent. Sans relations, il pourra se
reconstruire à l’âge adulte, mais les dégâts risquent d’être importants, mais c’est le prix à payer pour reprendre un cycle ordinaire épanouissant de vie et sortir des griffes du pervers qui lui,
le restera toute sa vie.
A suivre, à approfondir…
Jean-François Laurent