De retour après un long séjour en Corse. Je souhaite à tous une bonne rentrée. Je suis sur l'école ce jjeudi et vendredi
A bientôt, le blog se réveille

A la rentrée de septembre, je dirigerai une classe ordinaire à projet spécifique unissant des enfants intellectuellement précoces et des enfants en difficulté d’apprentissages. Il s’agit d’une classe de cycle trois avec 7 CE2, 7 CM1 et 4 CM2, ce qui fait un total de 18 enfants. Dans cette école du 8ème arrondissement de Lyon, la rentrée scolaire 2008/2009 a vu l’ouverture d’une classe de cycle deux (GSE, CP, CE1). Nous augmentons les propositions avec cette nouvelle classe de cycle 3.
En lien étroit avec la cheffe d’établissement, Brigitte CARILLO, nous projetons de mettre en avant différents aspects de ce mixage qu’on pourrait croire à première vue contre nature. Or, il n’en n’est rien.
Les axes forts du projet sont les suivants :
- L’hétérogénéité vue comme une force, un atout que ce soit entre les enfants ou les adultes (Aurélie, la maîtresse du cycle 2 a 23 ans, 2ème année d’enseignement, J’ai 47 ans, 25 ans d’ancienneté, + homme / femme)
- Tutorat entre enfants ( entre enfants Intellectuellement précoces et enfants en difficulté d’apprentissages, entre niveaux (du CM2 à la GSE)
- Pas de morcellement de la classe par niveau officiel. Tous les enfants travaillent sur le même projet à des degrés de complexité différents.
- Travail par projets
- Evaluations différenciées
- Travail à 36 enfants et deux professeurs en même temps (co-animation)
- Création de blogs par les enfants (1 blog pour 4 enfants)
- Classe de découverte dès le début de l’année.
Je vous laisse découvrir ci-après le contenu du projet. Je ne manquerai pas de vous informer de l’avancée du projet, de ses ressources, ses limites. D’ailleurs, j’ouvre un espace sur ce blog pour vous le communiquer.
J’ai en projet d’écrire un livre sur cette expérience.
- Des formations ou des conférences qui s’adressent à différents publics : chefs d’établissement, professeurs des écoles, collèges, lycées, formateurs, C.P.E., surveillants, écoliers, collégiens, lycéens, étudiants, éducateurs, parents, personnel éducatif…
- Des formations de 1 à 3 jours, consécutifs ou non, sur site ou dans nos locaux, alternant apports théoriques, confrontation des expériences, écoute, mise en situations, élaboration d'outils.
- Des conférences le soir, le samedi, en semaine avec des publics variés : Power point, témoignages, exemples, questions / réponses. En fonction des besoins, sur mesure ou sur des thèmes comme :
Des sujets possibles de formation
- EIP ( Enfant Intellectuellement Précoce), Et alors ?
- Etre parent ou enseignant d'un enfant dit précoce !
- L'enfant intellectuellement précoce et ses émotions !
- Mettre en place un projet d’accueil pour enfants intellectuellement précoces
- Un projet spécifique pour des EIP : Pourquoi ? Comment ? Quoi ?
- L’intérêt pour tous d’un projet d’accueil spécifique pour EIP
- Détecter un EIP à l’école, à la maison, que faire ?
- Des formations ou des conférences qui s’adressent à différents publics : chefs d’établissement, professeurs des écoles, collèges, lycées, formateurs, C.P.E., surveillants, écoliers, collégiens, lycéens, étudiants, éducateurs, personnel éducatif…
- Des formations de 1 à 5 jours, consécutifs ou non, sur site ou dans nos locaux, alternant apports théoriques, confrontation des expériences, écoute, mise en situations, élaboration d'outils.
- Des conférences le soir, le samedi, en semaine avec des publics variés : parents, équipes de professionnels, jeunes… avec Power point, témoignages, exemples, questions / réponses. En fonction des besoins, sur mesure ou sur des thèmes comme :
Des sujets possibles de formation
- Violence en éducation. Comment éduquer à la confiance ?
- La hiérarchie et l'autorité. Quelle autorité pour quelle efficacité ?
- Un enseignant face à une classe difficile : des outils pour réussir
- Comment gagner en autorité auprès d’un groupe ?
- Gagner en confiance pour mieux être et mieux apprendre.
- Punir, sanctionner : au-delà des mots, que faire ?
- Autorité et répression, l’un va-t-il sans l’autre ?
- Mais alors, si je ne peux plus punir, que faire ?
- Conflit dans une équipe, un levier pour avancer
- Sanctionner sans punir, Un choix éducatif pertinent
- Ecole en crise, comment juguler la violence ?
- Mettre en place un règlement intérieur efficace
- Mettre en place des médiateurs scolaires
- Mieux intervenir devant un conflit, une transgression de règles
- Se former aux techniques de médiation
- Sortir d’un conflit dans une logique gagnant/gagnant
- La médiation scolaire, une clé pour pacifier un établissement scolaire
Lyon, le 23 janvier 2009
Coucou Elise
Quatre jours sans nouvelles de toi. Que t'arrive-t-il ? J'espère rien de grave. Notre correspondance a pris beaucoup d'importance dans ma vie et je ne voudrais pas te perdre. Tu es fâchée, malade, fatiguée, tu en as marre de m'écrire ?... Je flippe comme un dingue et je me fais des films. Sur les films, je suis un expert. Je n'arrête pas du matin au soir. Je suis toujours en train de réfléchir sur tout. Et ça prend une ampleur, c'est inimaginable. C'est pareil pour toi qui es une fille ? Raconte-moi comment ça se passe dans ton cerveau.
On se connaît depuis un mois maintenant et je veux te livrer un secret rien qu'à toi. Promets- moi de ne jamais le répéter à quelqu'un. C'est entre toi et moi.
L'autre fois, je te racontais mes déboires à l'école avec la maîtresse du CE1. Il faut que je t'avoue quelque chose : je suis handicapé. Enfin, plus exactement, j'ai des handicaps. Je suis "multi dys" et en plus hyperactif. Je ne te raconte pas l'orthographe. Je ne peux pas écrire deux mots sans que ce ne soit bourré de fautes. Là, heureusement que j'ai les correcteurs. Même que des fois, c'est tellement loin de l'orthographe juste que le correcteur ne trouve pas. Il manque d'imagination remarque ! Donc dyslexique, dysorthographique, dys tendu (là, c'est un jeu de mots, je n'arrête pas).
Pour cette maîtresse du CE1, un handicapé, il devait être dans un fauteuil roulant. Moi, j'ai mes deux jambes. Elle n'a jamais rien compris.
Tu sais ce que c'est l'hyperactivité ? C'est quand tu bouges tout le temps, que tu n'es plus maître de toi. J'ai appris à vivre avec, je suis né avec, je mourrai avec. C’est pas un virus. Ce sont mes parents qui me l’ont donné et pour toute ma vie. C’est un « truc » dont on ne guérit pas… C’est comme pour un handicapé physique qui ne marchera jamais. Je ne l’ai pas attrapé comme la grippe. Donc, je m'en fous, je suis sous Ritaline et c’est comme ça. Je me sens dépassé par mon handicap, je suis malheureux. Mes parents sont gentils, je t'assure, ils sont vraiment "sympa" et compréhensifs, mais ça me blesse quand ils m'envoient dans ma chambre. Je ne le fais pas exprès de bouger tout le temps, d'être surexcité. Je les comprends quand même. Je saute tellement de partout. Ca doit être super fatiguant de m'avoir comme fils.
Le problème avec la Ritaline, c'est que ça me coupe l'appétit. Même mon plat préféré, je ne le mange pas. Déjà que je ne suis pas bien gros. Quand les autres annoncent leur poids, je suis halluciné. Je pèse la moitié d'eux. Je suis sous ce médicament du matin pour aller à l'école au soir 18 heurs environ. En trente secondes, les effets disparaissent. Sous Ritaline, je ne suis pas moi. Elle me change complètement. C'est "énormissime", je suis tout calme.
La Ritaline me permet d'avoir des copains. Avant, je n'avais qu'un pote et il n'était jamais venu à la maison. J'avais essayé une fois, c'était mal. Maintenant, j'en ai plein. Je peux les inviter sans problème. Tu vois, quand je ne suis pas sous ce médicament, je vais voir ma sœur et je l'embête tout le temps, je suis horrible. Et après je me culpabilise.
Curieusement, cet été, c'était les meilleurs moments de ma vie et pourtant je ne prenais plus de Ritaline. Je ne me sentais pas possédé comme si un malade mental m'habitait. J'étais super calme, je ne savais pas pourquoi. Une fois, mes parents ont même oublié mes handicaps. Ils le disaient. On se sentait super bien.
Voilà tous mes secrets sur mes handicaps. Tu as quoi toi comme handicaps qui te pourrissent la vie ? J'espère que tu n'en as pas trop. C'est vraiment trop dur à vivre.
N'oublie pas ta promesse de ne rien dire même à ta mère.
"Tchao bella"
Tom
P.S. Je suis pressé d'avoir de tes nouvelles. Réponds-moi vite.
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