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25 mai 2012 5 25 /05 /mai /2012 08:38
Bonjour,
    BE APIE à l'Ecole, j'aurais dû écrire "à l'école et au collège" prend forme. Le cap de la centième page a été franchi ce matin. Même si nous ne sommes pas dans une logique quantitative, la 100ème, c'est important.
     Après avoir développé comment les reconnaître à l'école, les écarts avec la maison, l'importance du chemin commun entre l'institution école et la famille, je viens de terminer plusieurs chapitres sur comment développer la confiance en soi dans la relation éducative, dans l'apprentissage et également dans la gestion des conflits.
     Ce livre vise à apporter des éclairages pour les enseignants et tous les éducateurs qui ont en charge des enfants précoces, c'est à dire tous les établissements scolaires. Ce que je développe pour ces enfants à besoins spécifiques est valable également pour tous les jeunes, mais particulièrement pour nos jeunes APIEs.
   Ci-dessous un passage du livre : 
Dans un conflit entre
un éducateur et un élève APIE
Au quotidien, le professeur ou l’éducateur (au sens large) doit gérer des transgressions individuelles de règles. Le premier point à vérifier est de vérifier que la règle soit clairement explicitée. Ces transgressions peuvent être un téléphone portable qui sonne de manière intempestive, un jeune qui répond au professeur de manière discourtoise, un élève qui ne fait rien, qui s’agite et fait du bruit, qui embête un camarade pendant le cours ou l’étude, qui écrit des graffitis sur son bureau… Bref, tout ce qui fait le quotidien d’un éducateur et de ses élèves.
- Premier cas de figure très courant, l’éducateur fait cesser la transgression en la relevant. Il peut élever la voix, mais à une condition, il parle de lui et non sur le jeune. Il peut utiliser l’humour, souvent un moyen de « décongestionner » la transgression tout en la relevant, en montrant qu’il n’est pas dupe. Surtout, il ne reste pas indifférent, le jeune augmentera le degré de la transgression jusqu’à intervention du professeur.
- Deuxième cas de figure, cela ne suffit pas, le jeune est « récidiviste », l’éducateur a le choix d’interrompre sa séance par un bref rappel à l’ordre. Soit la situation nécessite un « arrêt sur image » et le dialogue sera du type :
● « Voilà ce que je vois…
●  Voilà ce que je ressens…
●  Qu’en est-il pour toi ?...
● Voici mes besoins dans la situation ! …
●  Et toi, de quoi as-tu besoin pour poursuivre l’activité dans de bonnes conditions pour toi et les autres ? …
Bien sûr, la formulation des questions et besoins prendra une autre forme que celle présentée ci-dessus, mais il est important de franchir ces différentes étapes.
- Troisième cas de figure, la situation est pesante, mais l’éducateur se sent les ressources émotionnelles pour régler ultérieurement la situation, il peut proposer au jeune une solution de délestage : sortir cinq minutes, aller porter un document, faire une autre activité et traiter le problème en fin de séance, à l’intercours, en fin de journée… seul avec le jeune en utilisant les mêmes techniques de communication que sur le deuxième cas de figure, mais avec demande éventuelle de réflexion différée sur ce qu’il s’est passé et recherche de solutions pour l’avenir.
- Quatrième cas de figure, la situation…
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6 mai 2012 7 06 /05 /mai /2012 08:27

      Je ne peux pas m’empêcher de chercher le pourquoi de cette si grande sensibilité chez les APIEs. Est-ce leur intelligence qui en fait des êtres hyper émotionnels ? Est-ce parce qu’ils sont hyper émotifs qu’ils vont si vite dans leur tête ? En gros, est-ce la poule qui fait l’œuf ou l’œuf qui fait la poule ? Question …. Et je tourne autour de puis longtemps.22022010947

    Par chance, mercredi, lors d’un très beau colloque organisé à Meaux en région parisienne, j’ai rencontré et discuté avec un chef de pôle de psychiatrie : Vincent Mahé qui a une approche bien différente et si intéressante par les neuro sciences et l’étude du cerveau.

    Il expliquait des différences physiologiques entre le cerveau d’un APIE et le cerveau d’une personne standard : taux de myélinisation, matière grise… Je n’ose aller plus loin dans les détails, étant trop néophyte et inculte en la matière.

   Il me semble et je vous présente mes hypothèses, qu’il peut y avoir déjà deux aspects à prendre en compte pour expliquer pourquoi l’hyper sensibilité est une caractéristiques des APIEs, au-delà d’un QI supérieur à 130. Le premier aspect à prendre en compte :

D’un point de vue physiologique, le cerveau ayant des caractéristiques particulières quand il s’agit d’intelligence cognitive, qui ne s’arrête pas à la porte de la zone des émotions qui est également concernée par une plus grande vitesse de la circulation des informations, une plus grande densité des messages qui provoquent une masse plus importante des messages sensitifs et émotionnels à traiter, une plus grande quantité d’informations sur leur interprétation, d’où une hyper sensibilité.

D’un point de vue psychologique, la personne APIE ayant plus d’informations à traiter au quotidien, prend en compte de nombreux paramètres dans une relation, dans l’analyse d’une situation, d’une rencontre, d’un conflit, d’un événement douloureux de vie. Cette masse d’informations y compris contradictoires ne lui permet pas de voir clair dans l’analyse, de mesurer les risques, les chances. L’APIE a mesuré très jeune que tout est vanité, éphémère. A force de vivre les événements d’un point de vue émotionnel de manière « prismique », sur puissante, elle se sent submergée par la difficulté de la tâche, la gravité des événements, l’indicateur émotionnel grimpe en flèche et l’équation

       émotions x densité du message = hyper sensibilité

La personne perd confiance en ses facultés d’analyse, perd confiance en elle, développe une image très dévalorisée d’elle et en conséquence des comportements de type : inhibition, agressivité sur soi ou les autres, difficultés relationnelles, sur activité, isolement, …

 

Suite au prochain numéro.

       Bon week-end

                Jean-François LaurentP1010436.jpg

 

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14 avril 2012 6 14 /04 /avril /2012 14:57
    Jean-François Laurent, avant de se rendre à Meaux début mai, se rendra en Italie au congrès de la MLF (Mission Laïque Française) où il interviendra sur la précocité intellectuelle. Il relatera en duo avec Brigitte Faoder, directrice de l'EAB (Ecole Actuelle Bilingue de Dakar) où se vit un projet de classe APIE de cyce trois. En début d'année, J-F L s'est rendu une semaine à Dakar pour travailler sur ce projet de classe APIE.

 

 

 

affiche finale colloque meaux

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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 11:41
Bonjour,
    Avec retard, mais il l'a fait. Luc Chatel, ministre de l'Education Nationale a reçu les parents de l'enfant, si j'ai bien lu la presse nationale. Ces parents avaient besoin d'être reconnus dans leur statut de victime, c'est primordial. Un peu tardivement, mais il l'a fait.
    Peut-être que Luc Chatel a lu mon article !   " Je crois au père Noël ! "
      Bien à vous
                         Jean-François
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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 09:06
Bonjour,
    Je me lève ce matin et écoute les actualités qui mettent en avant les agressions sexuelles dont ont été victimes des petites filles de moyenne section de maternelle par leur professeur. Outre l'horreur de ces actes, je voudrai revenir sur la violence de l'iNSTITUTION.
     Je dénonce depuis longtemps les violences dont sont victimes les élèves : entre élèves, avec les jeunes de l'extérieur, mais également la violence produite par l'institution sur ses propres "utilisateurs".
     J'ai dénoncé la violence de l'institution vis à vis de ses propres salariés ouvriers professeurs dont je faisais partie avec des inspections difficiles, mais également l'indifférence de l'institution pour reconnaître une personne qui partait. Je nommais mon cas où, après 30 années de service, je partais et aurais juste aimé recevoir un petit mot écrit qui me remerciait de tous les services rendus pendant ces trente années au service des jeunes. Une reconnaissance symbolique qui m'aurait fait du bien, mais elle n'est pas venue.
      Et voici ce qui me heurte aujourd'hui : Les parents de ces petites victimes présumées sont ignorées par l'Institution, une violence de plus, une souffrance de plus qui se rajoute à leur malheur. Ils ne sont pas reconnus en tant que victimes et totalement ignorés par le ministère de l'Education Nationale.
    J'étais en conférence vendredi soir à Meyzieu et je nommais le fait que, au delà des coups et des punitions, cris... la plus grande des violences, c'est l'indifférence.C'est ce que vivent ces parents et ils ne comprennent pas. Ils souffrent d'une double peine : peine pour l'acte direct sur leurs enfants, peine pour la non reconnaissance de l'acte par les responsables institutionnels visà vis d'eux. Si on se met à leur place, de quoi auraient-ils besoin ? J'anticipe et me dis : un appel téléphonique du ministre ou d'un responsable de très haut niveau du ministère, visite du recteur, mise à disposition d'un psychologue pour eux et leurs enfants, assistante sociale pour informations sur le déroulement de l'Affaire. J'aurais volontiers imaginé cet appel du Ministre ou d'un de ses proches collaborateurs qui présenterait ses excuses au nom de l'Institution, qui informerait des aides mises à disposition, de ce que va faire le Ministère vis à vis de leur employé incriminé ...
        Ils veulent juste de la reconnanissance...
     Afin d'être reconnus comme victimes, ces parents portent plainte contre l'Institution afin de se retrouver  comme victimes, ce qu'ils sont. Non, ils ne sont pas procéduriers, non, ils ne recherchent pas de l'argent, ils veulent juste être reconnus, aidés, considérés dans leur souffrance et celle de leurs enfants.
    Si le ministère a un travail à faire sur lui-même, c'est aussi celui de la reconnaissance des acteurs du système afin de minorer cette cascade de violence : 
       - Violence des élèves entre eux,
       - Violence des professeurs sur les élèves et vice-versa,
       - Violence de la hiérarchie sur ses professeurs,
       - Violence de l'institution sur les parents,
  L'Ecole souffre d'abord d'un manque de reconnaissance générale à tous les niveaux. Quand tout va bien, exprimons-le ! L'Education Nationale est peut-être en manque de chaudoudoux pour reconnaître ses acteurs dans leur malheur, dans leur existance,  être reconnue elle-même.
        Jean-François Laurent

 

jf calvi

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29 mars 2012 4 29 /03 /mars /2012 06:06

Jean-François LAURENT sera en conférence demain soir à Meyzieu, près de Lyon pour une conférence sur la confiance à développer chez nos enfants que ce soit à l'école comme à la maison.

 


conference_30_03_2012_apel_sc_1_.jpg

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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 11:38
        Vendredi dernier a eu lieu une conférence sur la confiance en soi et comment développer ou préserver ce capital confiance avec nos enfants à Le Verger, petit village de centre Bretagne, conférence organisée par Gwenn, présidente de l'association parents partage.2012-03-23-21.05.55.jpg
   Devant une salle pleine, Jean-François Laurent a développé ces thèmes de prédilection sur comment faire à la maison mais également à l'école. Il a longuement développé avec moult exemples comment gérer des conflits entre enfants, mais également comment faire quand un enfant a transgressé une règle.
    Si nous devions retenir quelques points, ce serait : "Une transgression de règles, ce n'est pas plus grave qu'une transgression en orthographe, c'est un espace d'apprentissage. Il est bien naturel qu'un enfant transgresse une règle, mais on doit le reprendre de manière ferme et bienveillante. C'est le mariage de cette apparente antinomie qui pourrait poser problème.
          - Jamais de punitions, toujours sanctionner, préparer l'avenir et non régler le passé, ne pas se venger mais apprendre..." !
          -   Quand on frappe son chien, c'est de la cruauté, quand on frappe un adulte, c'est de l'agression, mais quand on frappe son enfant, c'est pour son bien ???"
     
  2012-03-23-20.48.24.jpgJean-François Laurent a ouvert d'autres pistes entre laxisme et autoritarisme : le concept d'éducation restaurative.
Conférence passionnante avec de nombreux échanges avec la salle où les participants sont repartis chargés de belle énergie.
    En final, avec la séance de dédicaces de ses ouvrages, tous les participants se sont retrouvés autour d'un délicieux jus de pommes; une belle soirée riche en convivialité et perpectives.
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2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 11:46

Enfin !

    J'ai enfin renouvelé mon site web que vous trouvez à l'adresse suivante : 

                www.jeanfrancoislaurent.com

    dont voici un lien direct  en cliquant ci-après : link

 

 Vous trouverez :

     - Des détails sur les formations et conférences que je propose,

     -  Une boutique pour l'achat de livres en ligne,

     - Des liens sur chaque page pour ce blog qui complète le site (ou inversement).

 

   Il va encore évoluer en fonction de vos remarques et suggestions.

      Bien amicalement à tousphoto-gigi-1.jpg

Jean-François LAURENT



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27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 18:40

Je suis régulièrement interpellé par des parents d'enfants APIE (précoces, hauts potentiels...) qui souffrent à l'école. En deux jours, je reçois deux mails poignants d'enfants en souffrance.


   Quel est leur profil ?


  Souvent ce sont des garçons. Comme le dit très bien Olivier Revol, les garçons ont une précocité extravertie tournée vers les autres et l'extérieur alors que les filles ont une précocité introvertie, tournée sur elle-même.


   Ils sont hypersensibles explosifsIls se confrontent au cadre, désobéissent, bougent sans arrêt, ressentent souvent de l'injustice et ne contrôlent pas leurs réactions. Ils peuvent ainsi faire beaucoup de bruit, se saboter en classe et se faire reprendre en "flot continu"

 

  Ils se sentent mal aimés que ce soient par leurs camarades ou par les professeurs. Souvent, ils ont une figure d'attachement dans l'école, un adulte qu'ils adorent et sur lequel ils ne tarrissent pas d'éloges. Ils sont souvent maladroits dans leur approche des camarades, ne savent pas faire, sont en décalage, rentrent en contact en force et suscitent moqueries, mise à l'écart, au risque du bouc émissaire.

 

   Des aimants à punitions : Ils suscitent souvent la colère des encadrants, des professeurs, surveillants qui n'hésitent pas à les punir souvent puisque souvent ils transgressent les règles de façon assez grossière (opposé à caché ou sournois). Ils ne se cachent pas pour rire trop fort, renverser un camarade, un verre, casser un objet... et de ce fait, quand ce n'est pas eux, cela tombe sur eux.

 

   Souvent accusés : parfois coupables, parfois pas, mais leur réputation les suit ou les précède. "C'est encore XXX" Ils excèdent leurs professeurs qui ensuite ne peuvent plus poser un regard serain sur le jeune APIE.

 

   Des réunions en cascade : Les parents sont régulièrement convoqués à l'école pour entendre une litanie de plaintes sur le comportement de leur rejeton. Des réunions où personne n'a la solution. Normal, ces réunions devraient être faites pour poser la problématique de l'enfant et non rechercher des solutions. Formulé autrement, il faut aller chercher le pourquoi de ces symptômes plutôt que comment les contenir. Aller à la cause plutôt qu'aux effets.

 

   Et pourtant de bons résultats : C'est ce qui est le pire pour les professeurs et on peut les comprendre. Alors que l'enfant donne toutes les apparences de ne pas suivre, de passer son temps à déranger la classe, il arrive à avoir de bons résultats scolaires, surtout dans les petites classes.  Il renvoie à l'incpompréhension du professeur, voire son inutilité.

 

  Au delà des discours, je vous laisse découvrir deux témoignages qui décrivent de l'intérieur ce que vivent ces enfants à profil bien atypique et "insupportables" pour l'institution.


  Ci-dessous, voici quelques extraits de ces mails : 


Pierre a de gros soucis relationnels, il a très peu confiance en
lui (bien qu'il ne le montre pas du tout au contraire!) et a besoin de
sentir que ses copains (...?!) et ses enseignants l'aiment. Pour cela il va
être dans le contact et l'occupation (voire l'envahissement) de leur espace
: résultat = rejets répétés, insultes, bagarres. Sauf que Pierre
ne veut pas se laisser faire et ne veut pas en parler aux adultes (car il a
peur que çà empire). Résultat: les enseignants le considèrent comme
responsables de ce que lui font les autres et empirent le phénomène par des
punitions, des cris ... dont les conséquences sont : plus grande
dévalorisation, révolte (en parole et en acte : les 2 dernières : "puisque
je n'ai pas de droit, je n'ai pas à obéir" …

…« Il est tout temps en train de bouger sur sa chaise, de jouer avec
sa trousse.... Réponse de ma part: il ne sait pas se concentrer autrement
qu'en faisant plusieurs choses en même temps. Réponse de la maitresse : oui
mais les autres font pareil et eux ils ne peuvent pas faire plusieurs
choses. La messe était dite! Evocation de l'injustice ressentie par Pierre
sur certaines de ses décisions, sanctions, punitions, sur le fait que les
autres enfants ont bien compris qu'il suffisait souvent "d'accuser" Pierre
pour qu'il soit puni. Réponse c'est Pierre qui provoque. »…

 

Autre enfant :

     « … Il a rencontré très tôt (trop tôt) des soucis de comportements. Nous avons été mon conjoint et moi très vite alertés, convoqués. Cela n’a pas été simple de se retrouver face à la direction, la maitresse de maternelle de l’époque et vous-même. Nous étions abasourdis car tout le monde semblait s’inquiéter pour notre enfant, qui débordait sans cesse du cadre institutionnel. La colère, la trop forte colère était son seul moyen d’expression. Il semblait ne pas être en adéquation avec lui-même, mais je ne comprenais pas ce qui se passait en lui. Je notais simplement qu’il était sensible au toucher, que cela lui permettait de se calmer  La projection d’un enfant différent n’est pas simple à accepter, ni même à envisager. Je notais chez Noah une extrême sensibilité, un besoin d’être canalisé à la fois en douceur, mais aussi fermement. A la maison nous avons été en difficulté face à Noah qui avait du mal avec les règles. Nous tentions la fessée, la punition et nous en avions fait part lors de cette réunion à laquelle vous assistiez. Je me souviens de votre réaction face à cela, de votre mise en garde quant à la blessure, à l’impact que cela pouvait avoir… »

     « …A l’école les choses se sont un peu calmer en surface mais pas au creu de mon enfant. Il sortait souvent en larmes, très énervé, mal dans sa peau il s’est mis à se ronger les ongles et je voyais dans son regard un appel à l’aide assez clair. Les convocations auprès de la maitresse étaient régulières, elle était assez désemparée et traduisait le comportement de Noah qui bougeait beaucoup comme étant une atteinte à son autorité et attendait de nous qq chose implicitement de l’ordre d’une action empreinte d’autorité. J’avais à la fois conscience des difficultés que pouvait générer le comportement de mon enfant au sein d’une classe et je le voyais, je le sentais se perdre lui …Le désarroi total.

       Je n’étais pas en phase avec mes propres représailles, mes propres punitions que j’avais mis en place en lien avec les différentes rencontres parents –profs ou parents direction. Suite à la demande de la directrice j’ai pris rendez vous auprès d’une pédopsychiatre qui je crois à été salutaire pour mon enfant. Elle nous a parlé d’une éventuelle précocité (que l’école avait anticipé en mettant Noah dans une classe de cycle  grande et moyenne section de maternelle)…

Elle a suivi Noah et n’a noté en lui aucun trouble d’hyperactivité, ni psychique grave. Mais elle a pointé cette trop grande sensibilité, sous cette apparente exubérance  provocatrice ( faire du bruit en classe, chute de sa chaise, chute des crayons, se lever  refus des règles etc) jouant contre lui et n’étant qu’une forme de protection face au peu d’estime qu’il avait de lui-même ….Les apparences pures et dures ne reflétant pas sa souffrance, mais l’amenaient à subir le rejet( Noah était très souvent parachuté dans une autre classe  notamment durant les classes de maternelle )et subissait les remontrances fortes de la maitresse ce que je ne juge pas, car je sais que c’est très compliqué de gérer qq chose que l’on ne comprends pas. Néanmoins la souffrance de Noah n’a pas été entendue par le corps enseignant et cette forme d’injustice contribuait aussi à son mal être… »

 

     « …Aujourd’hui, Noah est en CE1 les notes sont pour l’instant très bonnes, mais son comportement est toujours délicat. Il est taquin cherche tj à se faire remarquer en classe pour être certain qu’on ne l’oubli pas…C’est vrai que c’est souvent exagéré, il réagit trop fort, trop vite, et très mal. Ce qui lui vaut des remontrances de la maitresse et ensuite les moqueries de ses camarades. Il prend ses dernières très à cœur et réagit vivement en classe ou dans la cour d’école. Ce qui là encore, le conduit à subir des remontrances devant ses camarades. Il vit cela très mal et ne comprend pas que l’on puisse se régaler des malheurs des autres. Cela vient encore entamer son estime de soi déjà bien mise à mal. Toute fois je sais que lui aussi peut être moqueur, il me dit que c’est pour se venger de leurs rires …. Il y a un phénomène de groupe qui s’est installé. Le «  chef » dit haut et fort que Noah est un bébé ou débile, qu’il ne faut pas aller à son anniversaire (ce qui s’est passé pour la moitié d’entre eux) qu’il ne faut pas jouer avec lui à la récré… Il réagit à cela vivement à ce type de propos et cela fini toujours par mal finir. Nous avons des parents dont la fille est en cours avec Noah, elle nous raconte exactement ce que Noah nous a dit tous ces mois. Un autre de ses camarades m’a dit la même chose «  Noah supporte pas qu’on se moque alors il réagit et les autres se moquent encore plus Noah se défend en envoyant tout balader sur son bureau, la maitresse le punit et les autres se moquent beaucoup encore. » Une 3ème petite m’a dit que lorsque les enfants faisaient exprès d’embêter  Noah, ils allaient ensuite se plaindre à la directrice en accusant Noah, qui là encore se faisait rabrouer. C’est un phénomène sans fin. Récemment Noah a subi les moqueries d’une camarade il a réagit en la poussant, elle s’est faite mal au nez et a saigné. Evidemment c’est inacceptable il a donc été fortement disputé par la directrice. Mais qui prend on compte un cœur qui saigne de l’intérieur ? Qui va agir pour protéger ces cœurs ? Comment exprimer cela aux professionnels qui semblent ne rien voir ? Je suis à la fois tellement attristée et désemparée car je me sens bien impuissante face à ce qui se passe à l’école. Nos tentons de le réconforter au mieux, de lui donner confiance tout en veillant à ne pas le victimiser ce qui serait à mon sens très préjudiciable pour lui. Mais seuls nous ne pouvons rien, l’école, les autres contribuent eux aussi à son développement… »


     Favorisons la recherche des causes pour atteindre les effets

       Nous oublions trop souvent que ces enfants sont en grande souffrance intérieure. Ce qui ne veut pas dire que leur comportement est acceptable. Mais ce ne sera qu'en allant chercher leur grande souffrance en eux qu'on arrivera à améliorer leur comportement et non en cherchant à modifier, contenir ce comportement. Allons chercher au delà des apparences, comme si ces enfants jetaient à la vue des adultes des leurres pour cacher leurs souffrances, leurs faiblesses. Des enfants avec une image d'eux-même très abimées, à la fois par leur propre comportement qu'ils jugent mauvais, donc ils sont mauvais; mais également par le renvoi qui leur est fait : punition, colère, rejet...

 

    Des pistes à explorer : 

    - Accélérer le parcours scolaire de l'enfant

    - Passer un contrat écrit avec lui

    - Suivi psychologique ou du moins travail sur soi.

    - Supprimer toute punition et aller dans le registre des sanctions réparatrices

     - Recherche d'un tuteur qui n'est pas obligatoirement l'enseignant titulaire de la classe de l'enfant

      - Tenter de ne pas rester dans le conflit entre l'équipe enseignante et les familles. chacun se juge incompétent. Amener des tiers dans les réunions (psy, médecin, psychomotricien...)

       - Proposer un cadre ferme et bienveillant à l'enfant. Parler de ces problèmes, mais également de ce qui fonctionne bien, de ses richesses, ses qualités.

       - Parler à l'enfant de sa précocité, lui expliquer son fonctionnement.

 

     Bien à vous,

         Jean-François Laurent

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16 février 2012 4 16 /02 /février /2012 09:03

L’APEL de l’école du sacré Cœur organise une conférence

 

Conference

 

Vendredi 30 mars 2012 à 20h00

Éduquer à la confiance,
Mais alors, comment faire ?

Présentée par J-F Laurent

Enseignant, écrivain, formateur sur deux domaines que sont la précocité intellectuelle et la médiation scolaire (autorité, violence, conflit, relation…)

 

Lieu : maison des associations « Simone André », place Jean Monnet, Meyzieu

Entrée gratuite.

Organisation : APEL Ecole privée du Sacré-Cœur - 59 rue Louis Saulnier  Meyzieu

 

telechargement--19-.jpgJean-François Laurent

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Qui Suis- Je ?

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